Ahhhhhhh l’apéro ! Apéritif improvisé, apéro drague, apéro dînatoire, apéro filles, apéro de boulot (la bonne blague), apéro sans fin… On trouve des prétextes, des excuses alors qu’au fond, on le sait tous : l’apéro ne sert à rien. Anonyme, anodin, accessoire. Personne ne sait vraiment quand il va nous tomber dessus ; la journée n’est pas vraiment terminée, la soirée n’a pas réellement commencé… On ne sait pas non plus qui sera là : il y en a toujours un ou deux qui filent récupérer leurs gosses, qui s’invitent, qui se défilent ou qui rentrent dare-dare à la maison sans passer par la case apéro. En fait, on ne sait pas non plus combien de temps ça peut durer, et où cela va nous mener. L’apéro est toujours un peu fourbe, et c’est ce qui le rend divin. C’est une sorte de faille temporelle dans laquelle tout est permis : refaire le monde, refaire sa vie, se prendre le chou, papoter, déblatérer, se goinfrer, s’enivrer, se marrer, parler politique, se reprendre le chou, s’enlacer, commander un « dernier verre », se lasser et rentrer. S’offrir un moment qui ne sert à rien, finalement c’est ça le vrai luxe.
Santé !